Malfaisances et incongruités de l’espèce humaine

9782749112879Les pires frasques de l’humanité rassemblées dans une encyclopédie. Avec Malfaisances et incongruités de l’espèce humaine, Martin Monestier achève une nouvelle compilation de l’extrême et s’en donne à cœur joie pour démonter ses congénères. Un exercice dans lequel il excelle désormais, n’en étant plus à son coup d’essai. Tel un « bousier », cet archéologue du bizarre a passé plusieurs années à collecter les secrets les plus honteux de l’histoire des hommes, qui commence par le vol d’une pomme et se poursuit avec un assassinat et un inceste. Rien que ça. Entre tromperies, excréments, bassesses et trahisons, il prend un malin plaisir à pousser le dévergondage à son comble, au travers d’anecdotes, de citations et de faits historiques rivalisant de cocasserie.

« Efforçons-nous de vivre de façon que le croque-mort lui-même pleure à notre enterrement. » disait Mark Twain. Aucun doute que le dernier livre de Monestier suscitera lui aussi l’envie de verser quelques larmes, tant l’humanité y semble désespérante et exécrable. Il vaudrait pourtant mieux en rire, car c’est le genre d’ouvrage qui se déguste comme un verre de bon vin, presque au compte goutte, pour en savourer toutes les subtilités. « C’est dans ce monde surpeuplé, déjà féroce, violent, arrogant et bête, que les hommes, telles des mouches sur du fumier, ne cessent de se multiplier, se nourrissant du pire dans tous les domaines et augmentant sans cesse le nombre des exactions et des crimes. » Cynique à souhait, l’auteur frôle de peu la surenchère en empruntant à la forme encyclopédique, ménageant les âmes sensibles qui préféreront réserver cette lecture aux instants où l’occasion se mariera à l’humeur. Inutile de s’abstenir, car l’érudition du vice ne connaît pas l’excès. De tabous en mensonges et de coup bas en délits, le lecteur s’offre le luxe de contempler ses semblables avec une satisfaction malsaine et une pointe de suffisance. Donnant ainsi raison au « cochon » qui sommeille en lui.

22 réflexions sur « Malfaisances et incongruités de l’espèce humaine »

  1. Cet homme a des centres d’intérêts curieux. J’ai depuis des années son livre « les monstres » qui offre un panorama de toutes les difformités possibles. Cela dit jusque tard dans le 20e siècle, certains vivaient de leurs difformités en se montrant dans des fêtes foraines. Ce n’est peut-être pas pire que de passer sa vie sur des tables d’opération. Il a aussi écrit un livre sur les duels. Ce n’est pas un homme antipathique par ailleurs.

  2. En matière de spiritualité les hommes sont comme des mouches sur un tas de fumier, et les femmes aussi ! S’agglutiner pour suivre untel qui a suivi untel qui a eu la révélation avec untel…Pfff…De pire en pire avec Internet !

    1. Concernant le cas de la spiritualité, ne pensez-vous pas qu’il vaut quand même mieux que l’humanité s’y intéresse, même de façon un peu boiteuse, plutôt que d’y rester complètement hermétique ?

      1. Oui vous avez raison, il faut s’y intéresser fortement mais c’est d’abord une recherche personnelle. Comme l’a dit le Bouddha il faut écouter les autres mais ne les suivre que lorsque la résonance est là. Aller selon son intuition, ne pas suivre les critères objectifs du conditionnement collectif. Aller voir à côté du tas de fumier même si c’est sur le tas qu’on a envie d’aller…

  3. et oui , on a tous un goret ou une gorette qui sommeille dans notre bas ventre, dans notre cervelle d’animal ou pire dans les deux 😛 c’est historique !

  4. Le titre est intriguant en tout cas ! Ca donne envie de jeter un oeil en prenant le tout avec le sourire… Je suis justement en train de lire Voyage au bout de la nuit, ça ferait une bonne suite ! : )

  5. Il avait commencé avant la pomme, je pense. Déjà paraît-il il existait un superflu fêtatoire qui se faisait appeler Dieu, dit-on – le serpent n’a pas confirmé, malgré qu’on lui ai brisé l’Edents (sic).

  6. Je suis partagée entre l’envie de lire cette encyclopédie et l’envie d’éviter de la lire pour me dire qu’il y a toujours un peu d’espoir dans ce monde d’humains qui semblent se perdre et préférer faire parler le cochon de chacun plutôt que leur humanité…

  7. Un billet d’humeur = 30 commentaires enflammés, presque le buzz.
    Une chronique littéraire = 2 commentaires d’une seule ligne.
    Je crois que ton public prèfère tes états d’âme et la culture.
    😎

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