Je pense donc je jouis

je-pense-donc-je-jouisQu’est ce qu’un « bon » coït ? Voilà une question – ô combien – existentielle que les philosophes ont préféré passer sous silence, à l’exception notable de Sade qui compense à lui seul la pudibonderie de ses pairs. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Entre plaisir, vérité, bonheur et passion, les penseurs se sont abstenus d’évoquer « ne serait ce qu’un innocent missionnaire », une lacune d’autant plus surprenante lorsque l’on sait à quel point le sujet travaille les esprits. Pas de quoi rougir en somme, si ce n’est de frustration. Quand d’après Freud et Platon toute recherche de la vérité commence avec le désir sexuel, pour Sylvain Bosselet, « un trou béant reste à combler pour marier le philosophe et le cul ». Il n’en fallait pas plus pour que l’auteur passe à l’acte. Qu’est-ce qu’un « obsédé », une « belle » paire de fesses ou l’universellement « vrai » en sexualité ? Sans aucune gêne et pour notre plus grand plaisir, son dernier essai pose les jalons d’une « philosophie du cul » dépourvue d’a priori, avec un certain humour qui n’ôte rien à la qualité d’une réflexion constructive. « Il faut prendre au sérieux le cul – cette puissance capable de faire vaciller les rois sur leur piédestal ». Comme une invitation à franchir la porte arrière vers l’extase, cette lecture jouissive se savoure crescendo avec tous les préliminaires qu’elle implique : le septième ciel à portée de page. 

64 réflexions sur « Je pense donc je jouis »

  1. Je constate que votre sujet du jour émoustille autant vos lectrices que cvos lecteurs. On n’en sort pas, le thème ne se démodera jamais et aucune réponse ne viendra car le sujet nous dépasse. Tenter d’en savoir plus par la lecture ne peut que réveiller les démons qui dont le sommeil est bien léger.

    Vive ce livre!

    Grand-Langue

  2. J’adore le philosophie de cul 🙂
    Ca a l’air bien tentant.
    C’est vrai que si tu veux déstabiliser un homme on sait toute comment s’y prendre.

    Bisous

  3. une philosophie du cul.. et bien je dis oui et mille fois oui, à quand des sujets de ce type au bac philo 😉 moi tu vois c’est plus le fantasme de nos projections sur tel ou tel de nos « thérapeutes » psy ou autres qui me pose question, le transfert en somme ! l’amour fou je ne brûle que pour ça 🙂 @plus tard Polina !
    The Dude ou Frédéric.

  4. ça y est, on voir que c’est l’été, Polina se lâche, on ne l’arrête plus…;) .mais toujours avec élégance, tu as le don d’employer les mots sans être vulgaire, un tour de force!
    flo
    jaivoulutester.over-blog.com

  5. Waouh, tu es en forme ! Mon chéri dit toujours que « c’est que cul qui mène le monde », c’est nettement moins bien tourné que ton billet ! Bon WE Polina.

  6. Parfois les livres, c’est comme les hommes : un peu aguicheurs et décevants au final. On ne sait pas si tu l’as lu et si tu le recommandes…

    1. Je recommande chaudement chère Colette et je te rassure, je ne me permettrais pas d’écrire une chronique sur un livre que je n’ai pas lu 😉 !

  7. Je m’imagine très bien entrain de lire ce livre sur la plage doux lieu où la philosophie, la psychologie, l’ethnographie, la sociologie se croisent. 😉

  8. J’ai adoré le « Je sens que je vais coller une jaquette de Sartre sur le bouquin avant de le lire en public » de Mamzette et « cachez ce livre que je ne saurais voir » de Anne, car c’est un peu ce que j’ai pensé en lisant ton super article !
    Toujours agréablement surprise de découvrir les nouveaux thèmes que tu abordes au fil des pages de ce blog.
    Bises

  9. Est-ce à dire que pour l’homo erectus ça a été direct « coïto ergo sum » ? Ok, je sors. Quand j’ouïe si belle prose, j’en reste tout chose… Bon allez, cette fois je sors.

  10. aha, je l’attendais celle-là, car nous vivons dans le seul pays au monde où la philo est sujet (obligatoire!) de bac, donc pk pas une philo des fesses, aussi?!… 🙂 à propos, j’ai lu sur le très sérieux doctissimo.fr un article intitulé simplement: »baiser à la française »! 🙂

  11. Merci Polina pour le partage. C’est drôle et très bien écrit. Cela donne envie de jouir de la lecture de ce livre. Le titre, amusant, rappelle qu’on ne pense pas qu’avec sa tête ; il est vrai que la bienséance hypocrite tend à nous faire oublier que le « luc » existe alors qu’il est, selon Napoléon Hill, (pour ne pas citer Freud), le moteur de toute action visant à s’enrichir. C’est le côté obscur de la force 😉

  12. Je suis a chaque fois étonné par ta facilité à jouer avec les mots …déconcertant mais tellement bon, mais pas étonnant vu ton pedigree !
    Je crois qu’a chaque fois je suis de plus en plus fan 😉

    Sans être philosophe, le cul a toujours fait grincer des dents, sujet tabou, sujet d’actualité il fera toujours parler de lui …. d’ailleurs que serais le monde, la vie sans cul ?

    1. Elle serait bien moins réjouissante n’est-ce pas ? Merci d’avoir laissé une trace de votre passage ici, je suis très touchée par vos gentils mots !

  13. Imparable et irremplaçable Polina… toujours hors des sentiers battus, avec élégance, délicatesse et finesse de sa plume, quel que soit le sujet…
    Why not ? Non seulement : « Il faut prendre au sérieux le cul – cette puissance capable de faire vasciller les rois sur leur piédestal » mais c’est toujours la pulsion de vie…
    Perso, je préfère avec un supplément d’âme mais il en faut pour tous les goûts 🙂

  14. Je sens que je vais coller une jaquette de Sartre sur le bouquin avant de le lire en public. Ca c’est au début du livre, théoriquement à la moitié j’assume à mort la philosophie de la jouissance et je déclame la prose de Mr Bosselet dans le métro. Théoriquement.

  15. ET cette charnelle thématique m’apparaît d’autant moins hors-sujet que l’effervescence cérébrale, la mécanique de la gestation de la pensée, participe d’une érotisante catalysation des sens aussi 😉
    a presto, Antoine

  16. Pourquoi pas lire la philosophie du cul? Le sexe a toujours fait tourner le monde.
    Si ce livre allie l’humour au sérieux, je suis partante pour le découvrir.

  17. Il me semble que le sujet passionne depuis des siècles probablement parce qu’il un petit goût d’interdit…

  18. Hi ! Hi ! Cachez ce livre que je ne saurais voir ! Mais j’avoue j’ai très envie de le lire en cachette !!!!! Là où l’humour est, tout est lisible si les mots ne tombent pas dans la vulgarité !!! Bon WE Poline !!!!

  19. Tout en subtilité comme à ton habitude, je m’attendais à pire, à du cru quoi !
    Merci pour cette critique qui va nous titiller c’est sûr de lire cet essai 😊 bises

  20. Impossible de rester coi devant cette philosophie du coït !
    Une belle paire de textes à lire sans modération ! Je prends de ce pas « la porte arrière vers l’extase » ! 😉

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