Le consommateur planétaire

Consommer de manière responsable est-il utopiste à l’ère de la mondialisation ? C’est à cette question périlleuse et, avouons-le, culpabilisante, que s’attaque le géographe Éric Lambin dans son dernier ouvrage : un sujet d’autant plus préoccupant à quelques semaines de la COP21. Accusée d’accélérer les changements environnementaux et d’augmenter les inégalités sociales, la globalisation a mauvaise presse. Et pourtant, chacun en bénéficie à son échelle de manière quotidienne, ne serait-ce qu’en accédant tous les jours aux produits venus des quatre coins du globe. D’où l’affirmation d’une thèse résolument optimiste, que l’auteur n’essaye pas de pousser jusqu’à la naïveté pour autant.

consommateur-planetaire-eric-lambin« Par ses décisions, chaque consommateur a désormais la possibilité d’influencer, pour le meilleur ou pour le pire, les conditions sociales et environnementales de régions éloignées de la planète. En quelque sorte, nous accédons tous au pouvoir des empereurs de jadis, qui régnaient sur de vastes contrées très diversifiées. À la différence que ce pouvoir est aujourd’hui partagé par quelques milliards de consommateurs – la classe moyenne mondiale – au lieu d’être concentré dans les mains d’un unique potentat. » Si le « pouvoir » en question appartient d’autant plus aux multinationales qui produisent les biens consommés, Éric Lambin démontre qu’un autre plan de route reste néanmoins possible, sans estomper les vices et les vertus de la mondialisation telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Il se pourrait même, d’après lui, que « cette évolution contribue à un monde plus durable, et il serait coupable de ne pas saisir cette occasion avec détermination. » À chacun de cultiver cet optimisme de raison.

25 réflexions sur « Le consommateur planétaire »

  1. Un peu d’optimisme ne fait pas de mal, mais ça paraît parfois presque trop beau … Vaste sujet, vastes questions, vastes avis ! Merci en tout cas pour cet article qui peut au moins initier des débats, faire prendre conscience … même si je n’ai pas franchement le pouvoir entre les mains et que j’ai plutôt l’impression qu’on nous « dicte » comment consommer, qu’il s’agisse de local, de bio, d’importation etc …

  2. Pour ma part, je crains qu’il n’y ait des lobbys trop importants et un système trop « tentaculaire » pour que le monde change, même si on peut essayer de contribuer à sa façon par de petits gestes :/

  3. Et si on consommait plutôt les produits de « saison » et évidemment locaux, pour faire vivre les producteurs de nos régions; Essayons d’aller plus souvent faire le marché et se renseigner d’où viennent les produits. J’ai trouvé un site assez intéressant pour voir quels sont les produits du moment. Parce qu’on ne mange pas des fraises en hiver, parce que même le fromage de chèvre a une saisonnalité, on y retrouve chaque mois, une sélection de fruits, légumes, poissons et fromages de saison, pour consommer local et durable toute l’année.
    http://agriculture.gouv.fr/panier-de-saison-octobre
    Moi je vais faire de la pâte de Coings de mon quartier qu’on vient de me donner, c’est délicieux et se conserve très longtemps.

  4. Je suis déjà très convaincue par tout ça et ton billet est pile dans l’air du temps. Tu avais même quelques jours d’avance !! L’alimentation c’est comme le reste : du bon sens et pas d’excès !

  5. Je suis entièrement d’accord! choisir d’aller chez le maraîcher voisin plutôt qu’au super marché (même bio, avec des petits pots fabriqués avec des légumes de Belgique, d’Espagne et d’Italie, dans le même pot). Être conscient et responsable. Quelle belle idée!

  6. Ce livre et cette approche m’ont l’air intéressants… J’essaie de consommer « bio » et/ou local mais je ne veux pas non plus me priver de certains produits : passer une vie sans manger d’ananas ou de fruits de la passion parce que tu habites en France ?? Nan ! Je pense que rien n’est simple et que se refuser d’acheter des produits du monde entier risque aussi de pénaliser certains pays… http://valeriesdays.blogspot.fr/

  7. Bien d’accord et je suis pour la consommation locale mais pas toujours simple car les petits producteurs ne communiquent pas beaucoup sur leurs richesses …
    Bon week end

  8. Je suis une fervente consommatrice de produits locaux… Et je soutiens le commerce équitable pour éviter les inégalités sociales, malheureusement encore bien trop présentes ..

  9. j’étais très optimiste, jusqu’à ce matin où je suis tombée sur un docu sur Arte au Bangladesh où les tanneries qui étaient déjà niveau pollution au plus haut niveau dangereux pour les employés (dont des enfants, hum) et la population, réutilisaient les cuirs non utilisés pour les réduire en poudre, pour mélanger celle-ci à des farines afin de nourrir les poulets et les crevettes qui partaient après en Europe et ailleurs, prêts à être consommés…et là je me suis dit qu’on est vraiment allé trop loin….
    flo

    1. J’aimerais tellement rester optimiste, mais comme « j’ai voulu tester », je me suis posée les mêmes questions en regardant ce même documentaire sur Arte…

  10. Un optimisme de raison, en effet car sans nier les pouvoirs en place, il nous redonne le nôtre, celui de consommer de manière responsable, voire, changer par nos achats certaines pratiques déplorables, comme cela s’est déjà vu à plusieurs reprises.
    Belle lecture en perspective, merci, Polina

  11. De l’optimisme, cela fait du bien ! Comment vas tu ?
    C’est plutôt moi qui devient prévisible avec Ralph Lauren un peu partout, il faudrait que je me calme ! Bisous et à bientôt 🙂

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