J’ai testé pour vous … l’hypnose !

Suivez mon doigt. Ben oui, rien que ça. Il y a quelques années de là, l’intraitable fumeuse que j’étais avait décidé de tester l’hypnose, histoire de se débarrasser de son addiction à la clope une bonne fois pour toutes. Dix ans de fumette, il était temps que ça s’arrête. Franchement, j’y croyais dur comme fer. Surtout après avoir lu plusieurs témoignages de tentatives réussies du premier coup. Pourquoi pas moi alors ? Puisque j’étais partante, ça ne pouvait que marcher après tout… Et bien détrompez-vous. Il ne suffit pas d’avoir envie pour que l’hypnose « prenne » sur vous. La preuve : j’ai bien flippé au moment où je me suis sentie partir. Genre, vraiment très très loin : comme si mon esprit était sur le point de sortir de son corps pour aller vaquer à ses propres occupations quelque part là haut. Sauf que ça a duré seulement quelques secondes. Le reste du temps, impossible de débrancher, même si mon état de conscience était on ne peut plus malléable. A vrai dire j’étais la première étonnée, moi qui pensais que j’allais suivre le lapin blanc dans son terrier sans cligner des yeux. Tu parles. Faut croire que je n’ai pas le profil.

Toutefois, malgré une première expérience pour le moins perturbante, la recette a semblé faire son effet sur le long terme. Comme la mayonnaise quoi. Je m’explique : la première chose dont j’ai eu envie en sortant du cabinet était bien sûr d’une bonne vieille clope ! Un peu moche quand on est justement venu consulter pour se débarrasser dudit problème. Les habitudes ont la vie dure. Néanmoins, cette séance a débloqué comme un je ne sais quoi qui m’a poussé à dépasser mon angoisse d’arrêter de fumer sans trop de stress. Si je m’en grille encore une ou deux occasionnellement, loin de moi l’envie de m’enfiler tout un paquet comme autrefois. Hypnose ou pas : c’est sûrement mieux ainsi. A savoir qu’une seule séance ne sera probablement pas suffisante, le temps que votre thérapeute cerne exactement la relation que vous entretenez avec vos éventuelles addictions. Quoi qu’il en soit, l’hypnose reste une expérience singulière qui vaut vraiment le coup d’être vécue. Ne serait ce que pour se sentir partir…  et se retrouver soulagé d’être bel et bien resté dans son enveloppe corporelle !

20 réflexions sur « J’ai testé pour vous … l’hypnose ! »

  1. Nous avons aussi eu l’opportunité de tester. Malgré quelques doutes au début, ça a semblé faire son petit effet, on se sent plus relâché à la fin de la séance et on voit finalement les choses différemment !

  2. Justement en ce moment j’y pense pas mal à l’hypnose, j’ai certains blocages dont je ne connais pas la cause et j’aimerai bien savoir si ça peut aider à débloquer tout ça.

    Bon week-end ! 🙂

  3. Un grand merci à Polinacide pour ces très intéressants articles tests !!!
    On est vraiment curieux et impatient de savoir ce que vous allez tester prochainement 🙂

  4. Ah Polina ! 1000 merci pour cet article. Je suis sur le seuil d’un hypnothérapeuthe, presque à prendre rdv, flippant que ça ne marche trop bien (quand j’écris j’arrive à un état de transe… le tout sans substances !)… Ton article me rassure, j’irai un peu moins flippée 😉 et avec un peu de chance, ça ne marchera pas… comme toi !

  5. Bonjour Polina,

    Je crois beaucoup aux possibilités de l’hypnose. Malheureusement, ça ne prend pas avec moi. J’ai pourtant tenté bien des choses, incluant des séances avec une psychologue diplômée et membre de l’ordre des hypnothérapeutes, mais 10 séances et $1000 plus tard,force est d’admettre que ça n’avait pas vraiment fonctionné pour moi. Je visais acquérir des techniques d’auto-hypnose me permettant, sur commande, d’entrer dans une zone hyper-zen-bonheur-parfait, ce genre d’état qui arrivent un peu à l’improviste et que je reconnais, mais que je ne peux recréer sur demande. Mais bon, ça n’a pas fonctionné.

    Pour arrêter de fumer, plutôt que de chercher les méthodes faciles, je recommande la douleur. Dans mon cas, ça a très bien marché. J’ai arrêté de fumer il y a plus d’une trentaine d’années et ce fut difficile. J’ai souffert physiquement, mais surtout psychologiquement, mais au final, c’est cette souffrance qui m’a permis de tenir le coup, quand l’envie me reprenait. Sachant que ça avait été difficile et sachant que d’une façon ou d’une autre je serais non-fumeur un jour, je me disais à chaque fois que la tentation devenait trop forte que si je recommençais, ne serait-ce qu’une seule cigarette, je devrais éventuellement repasser par ce calvaire, alors je respirais on bon coup, je prenais un verre d’eau, je bougeais un peu et je mangeais du céleri, attendant que l’envie me lâche un peu, en tout cas jusqu’à la prochaine fois.

    Honnêtement, ces envies passagères m’ont harcelé à l’improviste pendant presque 5 ans, après avoir cessé de fumer. 5 ans. C’est long, mais en même temps, les attaques se sont progressivement espacées.

    Aujourd’hui, c’est comme si j’avais été non-fumeur toute ma vie. On peut fumer près de moi sans que ça ne me dérange et je n’ai pas du tout envie d’en prendre une à nouveau et honnêtement, c’est aussi tout ce qui vient avec dont on se débarrasse, l’haleine de tabac, les doigts et/ou les dents qui jaunissent, l’odeur qui s’imprègnent dans les vêtements et tout l’impact négatif que ça peut avoir sur la santé. Les aliments goûtent meilleurs, on améliore sa capacité V02Max et on met aussi plein de sous de côté pour des dépenses bien plus satisfaisantes.

    Ma technique a été simple: fixer une date future (genre un mois plus tard). À chaque fois que j’en allumais une, je pensais à cette date où j’arrêterais. La veille du 19 février 1981, j’ai fumé coup sur coup la moitié du paquet qu’il me restait et ça s’est arrêté là. J’ai aussi dû arrêter, pendant quelques mois, alcool et café, parce que c’était trop associé à la cigarette et je me suis mis à manger du céleri, parce que ça me donnais un truc à avoir dans les mains et qu’on ne risque pas la surcharge pondérale en mangeant du céleri.

    Pour moi, l’hypnose n’a pas fonctionné, mais la méthode de la douleur a très bien marché.

    1. J’aime bien vos interventions. C’est vous le Canadien qui plaidait pour la cryothérapie naturelle 😉 J’ai d’autant plus apprécié que je voulais toujours avoir une cabane au Canada, mais c’était déjà pris. Là, en janvier je revenais du Baïkal où j’ai une petite isba et où il fait en ce moment -17 (-22 cette nuit).
      Par contre, quand vous écrivez : « Pour arrêter de fumer, plutôt que de chercher les méthodes faciles, je recommande la douleur » Je pensais à des méthodes de conditionnement par chocs électriques qui existent aux USA.
      Par contre, je ne savais pas qu’il y avait de la douleur dans le céleri 🙂
      Enfin je suppose que de manger quelque chose que l’on n’aime pas …
      Ne serait-ce pas plutôt de la simple volonté ?
      Le sport n’est pas toujours une méthode fiable. Tenez ! Mon médecin m’a conseillé de faire de la bicyclette pour me libérer de cette cane dont je dépends depuis quelques années. C’était extrêmement douloureux au départ, mais le résultat est que je peux à nouveau fumer la pipe tranquillement chez moi alors qu’auparavant une seule bouffée me coupait le souffle et me donnait des palpitations. J’ai cessé la cigarette du jour où on devait sortir pour la fumer, ce que j’ai considéré comme une humiliation, même si le mot est un peu fort. Au Japon, une société a augmenté le salaire des employés qui arrêtaient de fumer parce que la pause cigarette exigeait de descendre tous les étages de l’immeuble pour fumer en un lieu autorisé et que même les si disciplinés japonais dépassaient les horaires.
      Mais la plus belle histoire est celle que m’a racontée, il y a des années, un ami chirurgien des yeux. Un jour qu’il rendait visite à son ami Henri Verneuil, il a remarqué que toutes les pipes, habituellement alignées sur le bureau et la cheminée avaient disparu. – « Donc, enfin, vous ne fumez plus! » Et Verneuil de lui rappeler les conseils de ses médecins, les photos de poumons noirs comme charbon…Jusqu’au jour où il avait vu un reportage sur un homme atteint d’un cancer du larynx et qui ne pouvait plus que parler que par un tube enfoncé dans sa gorge. Le son de cette voix était tellement insupportable au réalisateur, pour qui la voix est l’instrument majeur, qu’il a immédiatement jeté toutes ses pipes et décidé d’arrêter de fumer sur le champ. On appelle cela de la dissuasion, je suppose 😉

      1. Vassili,
        -17 le jour, ça ressemble à chez moi durant une partie de l’hiver. En fait, la méthode par la douleur a les mêmes bases que les méthodes américaines que vous mentionnez, c’est-à-dire l’inverse de celle de Pavlov. Le cerveau se souvient et cela devient un élément de motivation interne. Je ne recommande pas trop les chocs électriques par contre, çca me parait un peu extrême. L’idée que de cesser de fumer s’accompagne souvent d’une prise de poids de plusieurs kilos. Le céleri me paraissait idéal, parce que dit-on, on dépense plus de calories à le manger que ce qu’il contient, alors forcément, cela écarte la prise de poids. Les photos-choc des poumons peuvent aussi être de bon motivateur, ça devient la motivation par la peur.

      2. pierforest
        Pour Verneuil justement, les photos de poumons le laissait indifférent, mais l’idée de perdre sa voix, son instrument le terrifiait et avait été l’élément déclencheur. J’avais un ami cher. Nos mères se connaissaient et nous partagions un petit appartement quand nous étions étudiants. Il vivait essentiellement du Schnaps que son père distillait au village, de pommes de terre, et de Gitanes Maïs sans filtre. Il avait tenté à plusieurs reprises de cesser, mais le paquet qu’il allait jusqu’à noyer le soir dans l’évier de la cuisine se retrouvait le matin à sécher sur le chauffage électrique. Il nous a quitté professeur de musicologie à la Sorbonne et père d’une charmante fille et d’un petit garçon d’à peine deux à 45 ans d’un cancer du poumon. Pour le céleri, j’avais essayé les oeufs durs parce qu’on m’avait qu’on met plus d’énergie à les digérer qu’ils contiennent quand on les mange. Les anciens mordillaient des bâtonnets de sureau qu’on achetait en pharmacie.

  6. Oh merci pour ton retour d’expérience. Je crois que je n’adhère pas assez à ces techniques pour essayer… en tout cas, ça t’a aidé.
    Je devrais essayer pour lutter contre l’envie de graisses (ou sucre surtout ) etDE shopping

  7. L’hypnose suscite toujours beaucoup de questionnements !
    Sur scène j’ai vu Messmer, franchement c’est totalement bluffant, même un peu trop rodé comme spectacle à mon gout ! J’ai beaucoup observé le public, le personnel d’assistance, il y a beaucoup de choses à dire….
    En cabinet c’est autre chose ! Polina ne dit pas quelle hypnose pratique le praticien consulté. Pour ma part, mon expérience se limite à l’hypnose ericksonienne et encore c’est pas moi qui consultait !!! Les retours sont très bons et les personnes transformées sur la durée ! Comme souvent dans ce monde il y a des écoles et des chapelles la démarche du praticien ericksonien c’est de mettre le sujet en hypnose et d’obtenir une coopération entre le conscient et l’inconscient. Le patient va ainsi « s’investiguer » si j’ose dire, et trouver en lui-même la solution à ses propres troubles. L’avantage c’est qu’il faut très peu de séances, et je peux en témoigner, les résultats sont au rendez vous.
    Dans les 4 cas que je connais, les personnes en ont tiré un grand bénéfice, elles consultaient respectivement pour des excès de timidité, une impossibilité de dire non autres, un sur investissement dans le travail, des difficultés à établir des relations avec les personnes du sexe opposé …
    Mais çà fonctionne aussi pour l’addiction au tabac !!

    1. Bonjour Alain, je ne me souviens absolument pas de quelle hypnose il s’agissait spécifiquement. Maintenant que vous le relevez je serais curieuse de le savoir :-). En tout cas celle que vous évoquez à l’air de marcher particulièrement bien !

  8. Je sortais d’une opération dans le service d’un professeur réputé pour ses innovations avant tout informatiques dans la pratique de la médecine et je devais partir le lendemain lorsque l’infirmière a eu un problème avec un drain ou précisément le bidule qui le fixait dans le corps. « Je n’arrive pas à le sortir » disait l’infirmière. – « Tirez un bon coup !  » – « Vous risquez de saigner, bon je vais appeler le docteur » Le médecin de service arrive et n’arrive à rien non plus. Bref il aurait fallu une nouvelle anesthésie et donc un prolongement du séjour. Peu de temps après, il revient et me demande ! « L’hypnose, ça vous dit ? » – « Je ne suis pas sûr que cela marchera mais cela sera marrant à coup sûr »
    Le lendemain je me retrouve dans un salle d’opération où une dame cherche à m’hypnotiser : « Pensez à quelque chose d’agréable, la mer… » – « Je n’aime pas la mer » -« Alors la montagne… » – « Pas non plus ! » On la jouait « A bout de souffle » Pensez à quelqu’un que vous aimez. Là le problème c’est que ma copine et moi, on venait de se séparer et ma mère et mon chat venait de mourir, etc.. Et je sentais que les médecins qui attendaient derrière commençaient à s’énerver grave. Bref, je décide de la jouer autrement. J’ai fixé un point sur le mur et me suis pris un mot en mantra pour me mettre dans un état second. C’était une méthode que j’avais utilisée déjà en des moments pénibles pour lutter contre le froid et la douleur en restant éveillé.
    Le bidule du drain est sorti comme rien. Je le sentais évoluer dans mon corps mais comme sous anesthésie sans douleur.
    Jusqu’à aujourd’hui je ne sais trop si c’est la dame qui m’a hypnotisé ou si c’est mon mantra à lui seul qui a fait le boulot. Ce que je sais par contre, c’est que le problème de l’hypnose, c’est le contrôle. Accepter de perdre le contrôle exige une confiance, un abandon de soi, peut-être même une générosité, que l’on n’a pas forcément.

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