C’est une question de la plus haute importance tant la start-up nation s’est imposée dans nos vies. Et pour preuve : le gouvernement en a même fait une priorité pour la compétitivité française. Souvenez-vous, « Entrepreneur is the new France ! » Rien que ça. Un écosystème jeune, dynamique et ambitieux qui a surtout un gros faible pour les anglicismes en tous genres. Besoin d’un pitch ? Sachez que vous n’êtes pas seuls à ne rien comprendre au langage de vos collègues, qui eux sont on track et bien décidés à closer un deal. Partout, cette manie de vouloir transformer les jeunes gens en entrepreneurs vire à l’obsession, avec pour must have le concept d’innovation, aujourd’hui employé à toutes les sauces. Sans parler des projets disruptifs et j’en passe…
Autant de termes qui veulent tout et rien dire, comme en témoigne le mot start-up lui-même. C’est ce que dénonce notamment Arthur De Grave dans son livre « Start-up Nation, Overdose Bullshit », où il expose les ficelles de ce projet politique à grands renforts d’humour corrosif. « Vous entendez l’expression de temps à autre à la radio, vous tombez parfois sur le hashtag #StartupNation, vous trouvez ça plutôt cool, ou ça vous arrache à l’inverse un ricanement méprisant. Pourtant, vous ne savez pas ce que c’est. Et pour tout vous dire, moi non plus ». Un pamphlet jubilatoire qui, au-delà des plaisanteries, questionne la promotion à outrance des vertus de ce modèle économique moins inoffensif qu’il n’y parait. Sur ce je vous laisse, j’ai trop de deadlines et un conf-call à assurer.
Oups, il me manque un mot: ALORS qu’ils suivent.
J’avoue que cette « mode » est assez curieuse. Je suis toujours surpris de l’influence que peut avoir la langue américaine dans les autres pays. C’est comme si certains mots dits en anglais étaient pour transformer les individus en de modernes entrepreneurs qui ne peuvent qu’innover, qu’ils suivent.
Mais ça fait de balancer ces termes – qui osera reconnaitre qu’il ne comprend rien ? 😉