Alors que la rediffusion intégrale de Star Wars se poursuit sur M6, la France s’engage à son tour dans « la guerre des drones ». Des vols d’essais au recours massif à des armes d’attaque, les projets dépassent désormais les cercles d’initiés et soulèvent de sérieuses inquiétudes. La plus grande étant l’émergence d’un monde où la machine ferait « sa » propre guerre de façon autonome et non contrôlée.
Predator, Reaper ou encore nEUROn. Autant d’ « objets violents non identifiés »(cf. Grégoire Chamayou) en train de miner le concept de guerre « juste » tel qu’on le connaît depuis Sun Tzu et la Grèce antique, dont l’idéal élève le courage au panthéon des vertus martiales. Sonnant la fin du corps à corps et le recul de l’humain, le drone change-t-il pour autant le paradigme militaire ?
« La guerre moderne est invisible, la distance lui ôte sa gravité » N. Abé.
Mort à distance, droit unilatéral de tuer et illusion de toute puissance, nombreux redoutent les dérives d’une chasse à l’homme d’une cruauté inédite, opposant prédateurs et victimes. L’effet Playstation en cause, puisqu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour éliminer la cible. « Remote killing ». Si une guerre sans visage renforce encore son inhumanité, pour Jean-Marc Moshetta, professeur d’aérodynamique et membre du Micro Air Vehicle Research Center, le drone pourrait pourtant devenir l’emblème d’une nouvelle éthique, tranchant avec les boucheries d’autrefois. Notamment, « en moralisant les robots et refusant de mécaniser les opérateurs qui les contrôlent ». L’avènement du bien-tuer à coups de frappes chirurgicales, au sein d’un champ de bataille robotisé, plus « propre » et hautement high-tech. Lire la suite « L’attaque des drones » →