Toutânkhamon superstar

C’est sans aucun doute l’expo du moment. Après avoir accueilli plus d’un million de visiteurs à la Grande Halle de la Villette à Paris, « Toutânkhamon, le trésor du Pharaon », ne désemplit pas et joue même les prolongations jusqu’au 22 septembre. Un voyage dans le temps qui marquera le coup de votre rentrée 2019. Lire la suite « Toutânkhamon superstar »

L’art de s’empiffrer à Rome

Après l’effort, le réconfort. Aujourd’hui c’est férié, alors pour l’occasion on vous a concocté deux billets spécial ripaille avec Raconte-moi l’histoire, tirés du Manuel des antiquités romaines de Joachim Marquardt, déniché sur Gallica. Puisque la faim justifie les moyens, vous en reprendrez bien une part chez Marine ?

Vomir, c’est repartir. Et ça ne vaut pas que pour l’alcool chez nos amis les Romains. Si la réputation de leurs orgies déchainées les suit sans relâche à travers les siècles, c’est parce que la demi-mesure n’a jamais été leur fort. Au lit comme à table, rien ne se consomme avec modération: un coup d’œil au menu suffit pour le comprendre. Mise en bouche.

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Les Bas-fonds du Baroque

Les-bas-fonds-du-Baroque-Petit-Palais-Paris-24-02-24-05-2015Derrière la grandeur de Rome, l’envers du décor. Si l’histoire a voulu retenir du XVIIe siècle l’opulence de la cité des Papes, le Petit Palais s’est mis au défi de montrer, pour la première fois, le pendant populaire de cette capitale hors-pair. Misère, vice, violence et sexualité débridée : tel est le programme que propose l’exposition « les Bas-fonds du Baroque » à travers une série de 70 tableaux réunis en collaboration avec la Villa Médicis, offrant un regard inédit sur le quotidien de l’époque. Dans l’ombre et la débauche, la Rome souillée des quartiers oubliés. Lire la suite « Les Bas-fonds du Baroque »

La toilette, naissance de l’intime

naissanceintimeC’est la première fois qu’un musée met à nu le rituel de la propreté. Réunissant des oeuvres d’artistes majeurs du XVe siècle à nos jours, Marmottan-Monet présente jusqu’au 5 juillet la première exposition jamais dédiée à la toilette : un acte devenu aussi essentiel que banal. Alors que les femmes d’aujourd’hui ne ressentent plus aucune gêne à dévoiler leurs produits de beauté, il n’en était rien aux origines du rite hygiénique. D’abord inexistante, puis sèche, sociale ou même publique, la conquête du «propre» a franchi bien des étapes avant de se réfugier dans l’intimité d’une salle de bain moderne, isolée du reste du monde et des regards indiscrets. Pour devenir cet instant d’abandon où le temps n’existe plus.  Lire la suite « La toilette, naissance de l’intime »

Les malchanceux de l’Histoire de France

malchanceux-histoire-francePas de bol. « La malchance, la déveine, la scoumoune, la poisse, bref, la guigne ! ». Si les revers du destin sont l’affaire du commun des mortels, l’infortune frappe plus fort encore lorsqu’elle s’attaque aux puissants, notamment parce que le monde entier les observe. Et ricane dans sa barbe. Après avoir fait réviser l’histoire nationale à tous les nuls de France et de Navarre, Jean-Joseph Julaud récidive dans son dernier livre Les malchanceux de l’Histoire de France pour peaufiner notre culture générale. Le mordant en plus.

De la reine Clotilde à Olympe de Gouges avec un clin d’oeil à Charles le Fol, l’auteur a rassemblé les tranches de vie les plus guignardes pour les conter d’une manière ludique et effervescente, le tout en 20 récits. Rien de tel que de rire du malheur des autres pour rafraichir ses connaissances historiques, en s’offrant les épisodes « les plus étonnants, les plus émouvants, les plus cruels et même les plus horribles », pour notre plus grand plaisir sadique. Inutile de rougir de honte, « vous ne serez pas déçus du voyage» à en croire Jean-Jospeh Julaud. Car «nous partageons avec vous ce goût très sain pour la compassion ou les frissons suspects.» Si l’on ne peut pas supporter toute la misère du monde, mieux vaut en rire pour éviter de répéter les tares d’un sombre passé. « Parce que tout ce que vous allez lire, dès demain pourrait recommencer. » Espérons simplement que la poisse ne soit pas contagieuse.

Le choc d’être en cloque

bulletin-allaitementVoilà, c’est dit. À force de courir les prostituées avec Marine, il advint ce qui devait arriver. Un polichinelle dans le tiroir, pire encore qu’un Kinder surprise empoisonné : de quoi chopper le baby blues avant l’heure. Si parmi les phobies les plus répandues aujourd’hui reste encore celle de tomber enceinte, ne mésestimons pas l’intensité du bonheur « d’être pleine », au sens propre comme au figuré. Retour en 1902 : guide de survie de la jeune maman de l’époque.

Avoir une brioche au four et rien à se mettre sous la dent, en voilà un curieux paradoxe ! Et pourtant, une bouche de plus à nourrir n’a jamais écarté la famine, surtout à l’époque où le congé maternité relevait de l’utopie pure et dure. À quel sein (oui, j’ai bien écrit sein) se vouer lorsqu’on n’a plus ni le sou ni casse-croûte ? Incroyable mais vrai, des refuges spécialement dédiés aux femmes enceintes existaient déjà il y a plus d’un siècle, mis en place par Madame Béquet de Vienne, une femme de bien. Des Restos du coeur à la sauce 1900, somme toute, qui tentent «un effort minuscule pour supprimer de véritables tortures». «Le ventre vide, les yeux hagards» : on se croirait presque dans un refrain des Enfoirés. Lire la suite « Le choc d’être en cloque »

La pute et le curé

Après une première fois des plus jouissives, on a remis ça avec Marine. Dans le deuxième volet de nos tribulations historiques, voici la soirée « pute et curé » comme on n’en fait plus de nos jours, avec le détail des participants déniché sur Gallica. À l’ancienne.

pute et curé illustrationLa barbe ne fait pas le curé, pas plus que la toge ni le vœu de chasteté. Si l’on dit souvent que l’enfer est pavé de bonnes intentions, le religieux de l’ancien régime n’a rien d’un ange. À défaut d’avoir des ailes, il sait se poser les questions qui fâchent, en commençant par celle du célibat sacerdotal. Feu de Dieu ! À quoi bon se forcer à porter cette croix quand l’Éternel en personne a ordonné de s’aimer les uns les autres ? C’est à n’y rien comprendre. Plutôt que d’oser contredire la volonté divine en démêlant le vrai du faux, autant aller croquer la pomme tant qu’elle est encore juteuse. Lire la suite « La pute et le curé »

La fille de joie, ce grand stigmate

Une première « historique » avec un billet un peu spécial, dans lequel je vous propose de remonter le temps. N’ayez crainte, vous êtes en bonne compagnie. Car si l’on s’est prêtées au jeu du billet croisé avec Marine de Raconte moi l’histoire, c’est pour évoquer un sujet des plus piquants, à partir de deux documents trouvés sur Gallica* (références en fin d’article). Décrochez vos ceintures, nous allons voir les prostituées. Rendez-vous dans deux siècles.

illustration-courtisaneL’histoire est un éternel recommencement où la trainée a bon dos. Quoi qu’on en dise, la vie de p*te n’a rien de fun. Pas plus aujourd’hui qu’en 1830, du temps où les rues parisiennes grouillaient encore de jeunes frivoles la nuit tombée, lorsque les hommes se rendaient disponibles à leurs avances. Car si l’on dit que les murs ont des oreilles, les propriétaires de l’époque n’avaient pas encore la chance de disposer de boules Quies pour se protéger du bruit. Au grand dam des filles de mauvaise vie, dont les ébats sonores ont tôt fait d’agacer les riverains.

Accablé par les plaintes s’empilant chaque matin un peu plus sur son bureau, le préfet de Paris rapplique. L‘« inflexible Mangin » n’attendra pas l’invention du tapage nocturne pour en punir les principales responsables, par une ordonnance marquée du sceau de son courroux. Répression du délit de tapinage sur la voie publique, et tant pis si ces dames se retrouvent sans le sou. Cloîtrées dans des maisons closes, les voilà loin des yeux, loin des bourses. En mode silencieux, de quoi ravir la vertueuse épouse. Son cher mari, un peu moins. Lire la suite « La fille de joie, ce grand stigmate »

L’envers des dentelles

Un sain voyeurisme. Jusqu’au 24 novembre, La Mécanique des dessous lève le voile sur l’envers du costume aux musée des Arts décoratifs, à travers une histoire indiscrète des sous-vêtements du XIVsiècle à nos jours. Tendres complices d’un corps sans cesse soumis aux diktats de la mode, ces délicats artifices transcendent souvent leur fonction esthétique première. Corsets, « faux cul », baleines et ceintures d’estomac sont autant de subterfuges servant à sculpter l’allure idéale, faite de décolletés pigeonnants, de fessiers bombés et d’une taille qui ferait pâlir d’envie les guêpes elles-mêmes. On est loin du fameux canon 90-60-90, dont la dite tyrannie ne provoque pas autant d’épidémies d’évanouissements dans les vestiaires. Lire la suite « L’envers des dentelles »