Triste sort qui n’est pas sans rappeler celui de la cité phocéenne. A l’image du système tout entier qui part en roues libres, tout comme notre belle démocratie. A grands renforts de 49.3, la voix du peuple – comme le débat parlementaire – n’a guère plus d’utilité que celle d’un sondage d’opinion. Histoire de tâter le terrain avant que le couperet final ne tombe.
Lire la suite « De la ville des Lumières à Paname-les-poubelles »Étiquette : politique
Le monde d’après
On nous en parle en boucle depuis plusieurs semaines comme si tout allait soudainement changer au lendemain du déconfinement. Peu de chances cependant compte tenu de ceux qui sont aux commandes, lesquels n’hésitent pas à envoyer nos chères têtes blondes au casse-pipe au prétexte de libérer les parents et relancer la sacro-sainte croissance. Y a de quoi flipper un peu non ?
Ce qui m’amène comme beaucoup d’autres à appréhender la date du 11 mai au lieu de m’en réjouir, et j’en suis la première étonnée après avoir passé presque deux mois à piétiner dans mon appart’ parisien. Une fois la salle de bain récurée, les placards rangés et le classement des documents revu dans son ensemble, autant dire qu’il faut apprendre à apprécier l’ennui quand on ne sait plus comment s’occuper. Car ce ne sont pas les trente minutes de yoga quotidiennes qui vont suffire à faire passer la journée plus vite. Ni le catalogue bien fourni de Netflix. Lire la suite « Le monde d’après »
Parlez-vous la french langue ?
C’est une question de la plus haute importance tant la start-up nation s’est imposée dans nos vies. Et pour preuve : le gouvernement en a même fait une priorité pour la compétitivité française. Souvenez-vous, « Entrepreneur is the new France ! » Rien que ça. Un écosystème jeune, dynamique et ambitieux qui a surtout un gros faible pour les anglicismes en tous genres. Besoin d’un pitch ? Sachez que vous n’êtes pas seuls à ne rien comprendre au langage de vos collègues, qui eux sont on track et bien décidés à closer un deal. Partout, cette manie de vouloir transformer les jeunes gens en entrepreneurs vire à l’obsession, avec pour must have le concept d’innovation, aujourd’hui employé à toutes les sauces. Sans parler des projets disruptifs et j’en passe… Lire la suite « Parlez-vous la french langue ? »
L’amour est dans l’urne
Rares sont les communiqués de presse qui ont autant piqué ma curiosité. D’autant plus en tant que journaliste politique. Et pourtant, il arrive aussi qu’un truc sexy atterrisse dans ma boîte mail, pile le jour où je sèche pour trouver un sujet à exploiter sur le blog.
Bien que sexe et pouvoir se sont toujours mariés à merveille, personne n’avait encore pensé à afficher ses idées politiques en pleine action. Que ça vous excite ou non, c’est désormais possible. A droite, à gauche, au centre voire aux extrêmes, tous les recoins du plumard vont y passer grâce aux nouveaux préservatifs de Callvin. Absolument collector. Ne manquant ni de piquant ni d’humour, ils permettront aux plus passionnés de brandir fièrement leurs convictions pour la France jusqu’au bout de la nuit. Quitte à faire fuir leur partenaire, puisque cette élection présidentielle ne manque pas de rebondissements. Quant à ceux que l’offre politique 2017 n’emballe guère, ils pourront toujours se taper une bonne barre histoire de décompresser un coup. Une façon comme une autre d’éviter l’abstention.
Même les politiques ont un père
Manquant, trop présent, ou tout simplement absent : même les politiques ont un père. C’est ce que rappelle le dernier ouvrage d‘Émilie Lanez dans lequel la journaliste livre une analyse inédite du rôle que les relations paternelles ont joué dans l’ascension de nos dirigeants, témoignages de leurs proches à l’appui. De Manuel Valls à Nicolas Sarkozy et en passant par Marine Le Pen, son enquête se penche sur plusieurs cas d’école dont les carences affectives n’ont fait qu’accroître l’appétit du pouvoir, comme si l’ambition politique servait à panser leurs blessures familiales. Par esprit de revanche, mais pas seulement. «À les écouter confier leurs souvenirs, les plus tendres comme les plus douloureux, il apparaît qu’aucun des politiques d’aujourd’hui n’est vraiment parvenu, même ceux qui font mine de le croire, à s’affranchir du père.» Quand Pal Sarkozy n’a de cesse de rabaisser son fils, on apprend que les petites blagues de François Hollande n’ont pour but, au fond, que de faire rire son père Georges, «un homme noir, si noir». La bonhomie comme contrepied.
«Tuer le père» pour s’extraire de son emprise ? Entre blessures narcissiques, admiration ou amertume, l’essai d’Emilie Lanez se garde pourtant bien de tirer des conclusions freudiennes hâtives, préférant ouvrir la voie à de nouvelles pistes de réflexion. Pour souligner que les grands fauves, eux aussi, peuvent être blessés ailleurs que dans l’arène politique.
Un élu en guerre contre le gaspillage alimentaire
Il est bien loin le temps où les grands-mères nous forçaient à finir nos assiettes ! Alors que chaque Français jette entre 2 et 100 kilos de nourriture chaque année, un élu de Courbevoie, Arash Derambarsh, a décidé de forcer les supermarchés à donner leurs invendus aux associations caritatives. Retrouvez mon interview sur Goodplanet et n’oubliez pas de signer sa pétition : c’est pour la bonne cause !
Jeter le JT
Comme un hérétique de la grand-messe, il veut «jeter le JT» pour sauver l’info. Alors que l’édition de TF1 reste l’un des rendez-vous préférés des Français, William Irigoyen – l’ancien présentateur du journal télévisé d’Arte – se pose une question aussi provoc’ que fondamentale : Réfléchir à 20h est-il possible ? Cacophonique, formaté, nombriliste et superficiel, ce programme est devenu pour lui une «escroquerie intellectuelle» qui ne remplit même plus sa mission première : éduquer et informer. Lire la suite « Jeter le JT »
Yann Arthus-Bertrand : “La politique manque d’amour”
La (re)conquête
© Schneider/JBV NEWS
Reviendra, reviendra pas ? Après des mois de spéculation au sujet du retour de Sarkozy sur la scène politique, Bernadette Chirac lâche le morceau. Son « il va me gronder ! » fait gloser les médias bien plus que le principal intéressé, qui joue la carte du silence radio. Un fin stratège. Si les Français lui avaient longtemps reproché son hyperactivité, beaucoup semblent aujourd’hui céder à la nostalgie de l’ère sarkozyste, guettant le moindre indice annonciateur d’un « come back ». J’en tiens pour preuve le compte Instagram de l’ancien président, fraichement mis à jour après un an d’inactivité, où les « Reviens Nicolas ! » fusent. Le French Paradox dans toute sa splendeur.
La pépite de l’ex-première dame tombe à pic alors que vient de paraître le dernier livre de Christian Delporte, Come back ! Ou l’Art de revenir en politique, dans lequel le spécialiste décrypte les mécanismes d’une traversée du désert réussie.« Pour revenir…il faut partir ! » et Sarkozy l’a compris malgré lui. De Napoléon à l’époque actuelle, l’analyse passe au crible « un siècle montrant qu’au-delà des écarts de contexte, au-delà des singularités humaines, se dégagent de troublantes similitudes d’itinéraires et de situations ». Prenant « la France pour cadre et la République comme référence », l’auteur constate que « les Français aiment l’homme politique qui s’effondre, parce qu’ils pourront l’aider à se relever ». Méfiant à l’égard de l’ambition personnelle du pouvoir, le peuple tient à montrer que c’est toujours à lui que reviendra le dernier mot. Piqûre de rappel à l’héritage révolutionnaire. Lire la suite « La (re)conquête »
24h sous influences : de l’omniprésence des lobbies
Draps contaminés, infusions aux métaux lourds, biscottes cancérigènes, vêtements neurotoxiques… Ce cocktail explosif n’est autre que le fruit des efforts de lobbies industriels qui recomposent notre quotidien à leur avantage. Une matrice bien réelle pour le philosophe et journaliste d’investigation Roger Lenglet.
À la lecture de votre livre, il semblerait que les lobbies aient réussi à s’infiltrer dans la moindre parcelle de notre existence… Ce discours n’est-il pas un peu alarmiste ?
Bien au contraire. Si j’avais dû rendre compte de tous les lobbies industriels présents sous notre quotidien, cette étude ressemblerait à un épais feuilleté, car derrière chaque minute de notre journée se cachent les innombrables concessions réglementaires et législatives qu’ils ont obtenues au fil des décennies et qui se sont sédimentées. Ce constat est pour moi-même une découverte conceptuelle. Même après plus de 30 années d’enquête, l’ampleur de leur influence m’échappait ! J’ai dû faire des choix pour ne pas être trop anxiogène pour le lecteur et gagner en clarté. Lire la suite « 24h sous influences : de l’omniprésence des lobbies »