L’ultime tabou

« Si c’était à refaire, je m’abstiendrai ». Alors que la maternité est souvent associée à un panel d’émotions positives, le dernier livre de Stéphanie Thomas lève le voile sur ces femmes qui regrettent d’avoir eu des enfants. « Mal de mères », aux éditions JC Lattès, propose ainsi une immersion fascinante à travers dix témoignages qui peuvent paraître plus étonnants les uns que les autres. L’auteure elle-même s’est dite « stupéfaite » lors de son investigation : « en tant que maman, je n’imaginais pas qu’un tel sentiment pouvait exister ! ». Et pourtant… son enquête prouve tout le contraire. Non sans difficultés. Car indicible et inaudible, c’est un sentiment dont on évite de parler à tout prix. Le plus étonnant étant que chacune des histoires est unique : entre regrets, recherche vaine d’un quelconque instinct maternel, culpabilité, honte, voire le sentiment d’être coincée… Ce livre a pu somme toute offrir la possibilité à ces femmes de s’exprimer sans crainte ni peur d’être jugées, en tout anonymat. Avec une volonté profonde d’humaniser leurs parcours de vie, en aidant à comprendre ce « regret de ce que l’on a ». Et ce que l’on aurait peut-être préféré ne pas avoir. Passionnant ouvrage, que l’on partage ou pas leur point de vue. 

La tyrannie du choix

La crise de la Covid-19 aurait-elle complètement chamboulé nos modes de vie ? C’est le sujet dont s’empare le sociologue Jean-Claude Kaufmann dans son dernier ouvrage « C’est fatigant, la liberté » aux éditions de l’Observatoire. Il y analyse notamment comment l’élargissement continu de notre pouvoir de décision a fini par accumuler une surcharge mentale chez nombre de Français. La preuve en est : si certains ont vécu les périodes de confinement tel un oiseau dans une cage, d’autres y ont trouvé un certain confort dans le fait de se laisser aller, notamment en dormant davantage, en retrouvant du temps pour soi, faisant moins d’efforts vestimentaires ou tout simplement en prenant du plaisir à vivre à leur rythme. Le tout en profitant des siens, loin de l’agitation et des impératifs professionnels continus, sans avoir à décider constamment de tout par soi-même.

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Sociologie de la plage

sociologie de la plageDu lavabo a l’écarlate en moins d’une demi-journée. La double humiliation dont tout le monde se passerait bien en débarquant sur la côte, surtout après avoir bataillé tout l’été contre le complexe du maillot. À chaque jour suffit sa peine, et à la plage son lot de bourrelets. Noyé dans la masse de cet étalage de chair, à peine osez-vous tomber la chemise que le sosie de James Bond sort de l’eau pour vous ramener à votre condition de simple mortel, condamné au SPF puissance max au risque de finir écrevisse. La classe. Lire la suite « Sociologie de la plage »