À contre-temps

Tic, tac, tic, tac…Toc ! Insaisissable, furtif et irréversible, le temps qui passe pend telle une épée de Damoclès au-dessus de l’Homme moderne, lui amputant à chaque seconde un peu plus de sa force vitale. Pire qu’un robinet en pleine fuite, cette bombe à retardement pétrifie car échappe à tout contrôle, aiguisant un peu plus notre oppression de vivre pleinement. Finie l’insouciance en l’absence de bouton off, que reste-t-il à faire sinon vouloir le dépasser ? En vain, même si les jours sont trop courts. Quand certains se sentent spectateurs de leurs vies se voyant vieillir, d’autres se bornent à maîtriser leur destin à la minute près, avares des heures creuses où les instants sont figés. Pressés de vivre à en mourir, au cas où demain n’arriverait jamais.

Mais il arrive sans tarder, avec son éternel refrain: 24 heures chrono dont un tiers de sommeil. Si l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, la vie profite quant à elle aux visages qui savent s’en réjouir, cueillant le présent sans oublier l’essentiel. À quoi bon sprinter sans cesse contre l’arachno-montre, si c’est pour traverser les âges le souffle coupé ? Rien d’étonnant à ce que l’on frise le burn-out à force de s’auto-maintenir en haleine : la peur de ne pas vivre à 100% n’arrêtera pas le balancier pour autant. Quand le contrepoids est impossible, certains instants trop précieux pour les laisser filer. Il ne tient qu’à nous de transformer en trésor l’existence impartie à chacun: n’est-ce pas la meilleure des recettes pour éviter les regrets ? Le reste, quant à lui…pourra attendre demain.

75 réflexions sur « À contre-temps »

  1. J’ai beaucoup de mal avec le temps en ce moment … je crois d’ailleurs que cela se ressent pas mal à travers l’activité de mon blog. J’ai toujours la mauvaise habitude de vouloir coller 2 journées dans une mais là depuis quelques semaines, je n’y arrive carrément pas !

  2. Je n’ai pas encore trouvé l’équilibre ou plutôt le juste milieu, j’ai besoin de courir à 200 à l’heure et, par moment, tout arrêter et ne rien faire. Mais je me soigne ^_^

  3. C’est beau, j’adore te lire 🙂 Tu es un peu poète au fond non ?
    Moi je vis les deux :
    Fac de droit – science po = pas une seconde de répit, manque de sommeil, manque de vie en fait… Et pendant mes 4 mois de vacances d’été, je m’ennuie presque. Ce qu’il manque, c’est un juste milieu en fait…

  4. « S’il est bon d’être parfois nostalgique, ne laisse pas la mélancolie t’envahir, aussi beau ton texte soit-il. » Je suis d’accord avec toi, et je crois d’ailleurs que j’ai enfin fini par trouver le juste milieu.

    Merci encore pour ton commentaire, et bravo pour ce texte, que je trouve superbe ! Il me fait un peu penser à « L’Horloge » de Baudelaire. Tu transcris vraiment bien ce sentiment de passer à côté de quelque chose, mais de ne pas trop savoir comment faire autrement.
    J’aime beaucoup l’idée de profiter un maximum de l’instant présent, et de se rendre compte de la fragilité de notre existence, alors même si c’est difficile à appliquer au quotidien, je pense que ça vaut le coup d’y penser de temps en temps.

  5. Je suis d’accord avec toi. On veut vivre à fond et parfois on passe à côté de l’essentiel, on ne profite pas de la vie à proprement dit. Parfois, j’ai l’impression qu’une journée passe en une heure et plus je vieillis plus le temps passe vite.

  6. dans certains pays, les populations savent prendre le temps, le temps des choses essentielles, pas nous! Nous sommes dans une société de » toujours plus », c’est dommage…. J’arrive à ne pas regarder l’heure les jours de congés, mais la vie d’automate reprend ses droits dès que je reprends le travail, comme tout le monde,,malheureusement!
    flo
    jaivoulutester.over-blog.com

  7. superbe texte, je me reconnais bien dans le genre « fille qui a peur de passer à côté d’opportunités, de temps pour bosser » et qui ne fait que de travailler, bouger pour ne rien rater

  8. tu as bien raison, le temps passe trop vite et il faut apprendre à « prendre son temps » ainsi que profiter de chaque instant!

  9. Une belle philosophie de vie que je fais mienne, chaque jour je déguste ce que je peux et j’oublie les empêcheurs de tournée en rond…
    La vie est courte
    Beau texte Polina
    Bisous

  10. Le temps qui passe…vaste sujet confirmé par notre miroir tous les matins !
    Le temps n’est pas une flèche qui nous entraine vers le futur, vers un futur prévisible, il n’est que l’expression d’un avenir qui vient à nous et qui nous absorbe.
    http://danielbukohoten.com/2013/05/02/le-futur-nest-pas-lance-devant-nous/
    SI vous voulez rajeunir prenez l’avion : sur un vol de 24 heures à 1000 km/h, le temps s’allongerait d’environ 10 µs, malheureusement la radioactivité est multipliée par un facteur 10 à 10 000m ! Le bilan vital reste à faire !
    http://danielbukohoten.com/mes-histoires-zen/la-machine-a-remonter-le-temps/

  11. C’est vrai, je le reconnais, je suis toujours en train de courir dans tous les sens, j’essaye de rattraper le temps. Et pourtant à l’inverse il y a des journées entières où je ne fais rien du tout, mais je n’aime pas cet état, je préfère ne pas savoir où donner de la tête, j’ai l’impression que ma vie est plus remplie comme ça sans doute 😉

  12. Je te rejoins sur tous les points. Je me demande si l’une des raisons n’est pas une américanisation des mentalités : performance et compétition dans pléthore de domaines (et, notamment, ceux que tu évoques).

  13. Un petit coup de pompe ? Un peu blasé ? Allez, hop ! Un p’tit tour chez Polinacide : ici, on prend le bon côté des choses, en toutes circonstances… Il était temps que je vienne par ici d’ailleurs, j’étais limite en hyperventilation suite à un téléscopage de bouclages. Et mon blog ? Et mon site ? Et les stats ? Et les courses ? Ouf, merci Polina : avec le temps, il faut savoir remettre les pendules à l’heure. Ce que tu fais ici, toujours aussi brillamment. Un régal. Allez, ça va être tout de suite l’heure d’un bon petit Beaume de Venise face au couchant. SEA-U 😉

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