Le choc d’être en cloque

bulletin-allaitementVoilà, c’est dit. À force de courir les prostituées avec Marine, il advint ce qui devait arriver. Un polichinelle dans le tiroir, pire encore qu’un Kinder surprise empoisonné : de quoi chopper le baby blues avant l’heure. Si parmi les phobies les plus répandues aujourd’hui reste encore celle de tomber enceinte, ne mésestimons pas l’intensité du bonheur « d’être pleine », au sens propre comme au figuré. Retour en 1902 : guide de survie de la jeune maman de l’époque.

Avoir une brioche au four et rien à se mettre sous la dent, en voilà un curieux paradoxe ! Et pourtant, une bouche de plus à nourrir n’a jamais écarté la famine, surtout à l’époque où le congé maternité relevait de l’utopie pure et dure. À quel sein (oui, j’ai bien écrit sein) se vouer lorsqu’on n’a plus ni le sou ni casse-croûte ? Incroyable mais vrai, des refuges spécialement dédiés aux femmes enceintes existaient déjà il y a plus d’un siècle, mis en place par Madame Béquet de Vienne, une femme de bien. Des Restos du coeur à la sauce 1900, somme toute, qui tentent «un effort minuscule pour supprimer de véritables tortures». «Le ventre vide, les yeux hagards» : on se croirait presque dans un refrain des Enfoirés.

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«Dépassées du chacun pour soi», des âmes charitables se donnèrent pour mission de sauver la veuve et l’orphelin, collectant des fonds et organisant même des loteries afin de construire d’autres refuges. 11 bis, rue Miromesnil, bien avant que Sarkozy n’y installe ses bureaux. Alors que la période de fêtes se veut propice à la générosité de chacun, il est parfois bon de se souvenir des précurseurs de nos propres associations solidaires, aussi surprenants et méconnus soient-ils. Envie de fraise, de cornichon, ou simplement «d’un peu de pain et de chaleur», bien des jeunes mères ont pu rester «engrossées» grâce aux refuges-ouvroirs de Madame de Béquet de Vienne. Et ça, c’est toujours utile de le savoir, ne serait-ce que pour meubler une conversation le soir du réveillon avec un voisin de table ennuyeux.

Article réalisé à l’aide de Gallica, avec le document « Bulletin de l’Oeuvre de l’allaitement maternel et des refuges-ouvroirs pour les femmes enceintes ».

Pour lire le billet de Marine, c’est par ici.

39 réflexions sur « Le choc d’être en cloque »

  1. J’adore venir lire tes articles, ils sont toujours piquants, acides même (ça me rappelle le nom d’un blog tiens…) mais toujours pleins de sagesses et souvent chargés d’histoires.
    Cet article résonne bien en moi, qui aimerait tomber enceinte dans l’année… Un kinder enchanté pour moi qui vit à l’an 2000.

  2. En lisant le début j’ai cru que tu parlais de toi (ce qui me rassure c’est qu’en lisant les commentaires j’ai vu que certain s’étaient arrêtés là ^^) mais en continuant je me suis délectée de tout ce que j’ai appris ! Par contre le don du lait maternel on en parle ? 😉
    Bise et bonne année

  3. Piquant, instructif et diablement bien écrit comme d’hab. Un vrai régal ce billet 🙂 Tes acidités m’enchantent. Je ne te souhaite que de continuer ainsi en 2015.

  4. je découvre toujours de nouvelles choses par ici, avec de bons articles concis non dénués d’humour,merci Polina de m’aider à m’élever culturellement! Je te souhaite une belle année remplie de bonheur! bises
    flo
    jaivoulutester.over-blog.com

  5. lol au début j’ai cru que c’était toi, que tu nous disais ça y est , c’est arrivé, j’ai un polichinelle dans le tiroir mdr
    Joli article qui rend hommage à l’histoire 😉
    bonne année à toi 😉

  6. Et bien dis moi, tu es en forme pour clôturer cette année 2014 !! Mais j’aime tellement quand tu es acide … allez, bon réveillon Polina et à très vite.

  7. Pendant 5 secondes, j’ai cru que tu attendais un heureux évènement…Ton article est savamment bien écrit ! Rien à dire tu es excellente 😀

  8. C’est une période que j’ai adoré à chaque fois
    Drôles de sensations contradictoires mais si troublantes
    Bel article !
    Bises

  9. Le bonheur d’être « pleine » comme tu le dis n’est malheureusement pas toujours le cas et ce malgré notre époque qui nous donne des droits… (et des devoirs aussi n’oublions-pas)… bref, l’allaitement, cet acte le plus naturel qui soit, aura été l’une des grandes difficultés de ma vie de maman !
    Comme quoi, à chaque époque ses problèmes (…de riches…)
    Bises Polina et belle fin d’année xx
    Caroline

  10. On en parlait hier justement…
    Les accidents peuvent arriver. Toutefois, aujourd’hui, certains sont irresponsables. Amener des enfants au monde sans savoir les nourrir correctement…
    On disait justement que ce serait bien d’informer les potentiels futurs parents de ce que signifie avoir un enfant: coût, éducation…
    Il y aurait moins de cas malheureux…

  11. Très intéressant ton article Polina.
    Je ne suis pas du tout attirée par le fait d’être enceinte, peut être que cela viendra un jour mais ce n’est absolument pas d’actualité (j’adore le coup du Kinder empoisonné !).
    J’espère que tu as passé un très bon Noël 🙂

  12. Heureusement que la charité n’a pas attendu le nombre des années! Bons lendemains de fêtes avant les prochains!

  13. Dites vous bien que tout ce confort et ce superflu nous le devons au pétrole , mais tout ceci va bientôt prendre fin , pensez aux femmes préhistoriques , 100 000 ans d’ère glaciaire , sans chauffage , et qui devaient protéger leur progéniture dans des grottes contre les lions des cavernes !

  14. Nous en tant que femmes, préférons vivre à notre époque pour ce point précis. Heureusement il existait des personnes qui aidaient ces filles que la société avait condamnées.

  15. Ou quand l’Etat-Providence n’était qu’une chimère, & que les élans de solidarité balbutiaient pour conjurer le spectre de l’égoïsme triomphant 😉
    a presto, Antoine

  16. Et Monsieur De Corvée de Chiottes Demain Matin de Bonne Heure, lui, il rafle la mise (de Re-Production)…., faut reproduire les Cons-Somateurs, Tè!, C’est ce qui me fout les Boules, dans ce Plaisir que l’on peut vivre à se charmer, à se seduire, à se plaire, à s’aimer, à faire l’Amour, à Vivre le Plaisir, à s’Aimer comme des fous, puis voilà, on rentre encore une fois dans la Dance (de Merde!), Bon, après le Petit ou les Petits, quand ils sont là, on est trop cons, pis qu’est ce que c’est joli un ventre rond et des seins bien gonflés de douceurs…., Mais Merde! Caféchié épicétou! Engraisser ces gros cochons de bourgeois de merde qui se la pètent ensuite à refourguant leur charité hypocrite à leurs bonnes femmes en mal d’activités….. Monsieur Colucci! Ta gueule!, t’était le premier à savoir ce que tu faisais et à t’en mordre les doigts!!!! Tu voudrais certainement pas voir ce que c’est devenu ton bordel des Restos qui sert bien ces gros cochons de riches!!!

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