Le syndrome de l’imposteur

le syndrome de l imposteur_emmanuelle_histoires de voir« Grillé ». Si Icare s’est fait brûler vif en voulant atteindre le soleil, combien d’entre nous n’oseraient même pas tenter l’aventure, au prétexte de toujours douter de leurs capacités pourtant maintes fois avérées? Aucun mérite, coup de chance ou simple concours de circonstances : ces personnes là vivent constamment dans la peur d’être « démasquées», convaincues que leur réussite n’est due qu’à un heureux hasard… qui risque lui de prendre fin à tout moment. L’angoisse. Toujours plus haut, plus fort, plus performant : voilà les objectifs qu’elles se fixent pour éviter de douter, sans qu’ils ne puissent leur procurer une quelconque sensation de fierté. Un pas vers un nouveau challenge tout au plus. Dommage quand on sait que la dévalorisation chronique se soigne très bien de nos jours, même si l’Homme est bien loin du cheval pour se contenter de son avoine quotidien. Besoin de prouver qu’ «on en veut», mais surtout qu’ «on en vaut»; puisque la vie n’est qu’une quête d’approbation dans le regard des autres, le nôtre étant le plus sévère d’entre tous. Si notre soif de reconnaissance ne sera jamais complètement étanchée, doit-on pour autant reculer la moindre victoire, comme un athlète qui perdrait la compétition dans les cinq derniers mètres ? À quoi bon concourir pour se retrouver sans médaille : d’où l’intérêt de s’accorder les mérites de ses réalisations. Qu’importe la taille de l’exploit, savourez le comme une pépite. Car aucun autre ne pourra l’apprécier mieux que vous.

29 réflexions sur « Le syndrome de l’imposteur »

  1. La peur de l’échec est pour moi aussi un immense stoppeur de désir.
    Et pourtant, tu as raison, la clé réside dans la bienveillance envers soi-même.
    Pas facile à mettre en place, mais à tester parce que tellement salvatrice.
    Bises

  2. Polina, ton texte me fait tellement écho. Je suis la première à me mettre des bâtons dans les roues de peur d’échouer. C’est tellement con. Je le sais, mais je continue à être conne.

    Un jour mon Kiné m’a dit « on dirait une tortue qui n’ose pas sortir de sa carapace ».

    La nature humaine est difficile à expliquer.

    Comme dirait mon cher et tendre: « Muriel, tu es un cas clinique désespéré! ».

    Bisou, et merci pour cet article, qui tombe à pic (je suis en pleine hésitation pour accepter un nouveau poste: suis je capable??? 😉 )

  3. Que j’aime ta plume Polina. Ce texte est formidablement rédigé et me renvoie quelque peu à ma condition de personne qui doute toujours de ses capacités dans le monde du travail… Pas facile de lutter contre ce regard parfois trop critique que nous avons sur nous-même…
    J’espère que tu vas bien après les dramatiques évènements de ce Vendredi ? Je t’embrasse et prends soin de toi.

  4. Une réflexion qui me parle tout particulièrement, étant un peu dans cette catégorie de personnes. Eternelle insatisfaite, toujours à me remettre en question et à rechercher de nouveau défis… Le plus dur est d’apprendre à lever le pied et savourer nos victoires et réussites, mais je me soigne ^_^

  5. jolie réflexion, j’avoue que je suis un peu de ceux ci, surtout professionellement parlant, du coup il me faut toujours de nouveaux défis, ou travailler plus, apprendre encore et encore, et au final je suis satisfaite mais je veux toujours plus tu as raison, il faut se poser et apprécier

  6. Vivre sous et pour le regard d’autrui c’est la chute assurée, attendue par le témoin, souvent.

    Ou quand la compétition se déroule « avec soi » plutôt que « contre soi »?

  7. Estime de soi es-tu là ? Il n’y a pas de petites réussites, tu le rappelles avec toujours cette belle plume. Pas d’imposture dans ton écriture, ça c’est sûr ! Sinon, j’aime bien la nouvelle ambiance de ton blog. Bon allez, je repars tu sais où après cette petite parenthèse. Bises de Nice !

  8. Ah, le fameux syndrome de l’imposteur, on est intime tous les deux. Au fond, le doute est peut-être un des éléments qui m’a toujours amené à vouloir en faire un peu plus que ce qui était demandé. Au final, les résultats sont généralement en ligne avec les efforts qu’on y a mis alors je me dis que le syndrome, c’est aussi mon pote, celui qui m’amène à me dépasser.

  9. la pression sociale et les réseaux sociaux nous pressent à être toujours au top, au meilleur de notre jour, c’est à celle qui aura la plus belle photo, le plus beau dessert, le plus mignon des enfants, le plus, le plus…soyons fiers de ce qu’on fait et de ce que l’on entreprend, mais toute surenchère est inutile!

  10. Tu as raison, la sagesse serait donc d’être apte à apprécier chacune de nos petites victoires … j’y travaille !!

  11. Ah oui, effectivement, l’idée de mon article et du tien se rejoignent totalement ! Le tien est très juste, avec ne belle plume, comme d’habitude et je suis d’accord avec tout ce que tu dis ! La peur, la peur, la peur… Elle paralyse et nous force à l’inactivité, c’est tellement dommage.
    Bises, Eli

  12. Ces derniers temps pas besoin d’être aussi fou qu’Icare pour se faire griller par Rhâ 😀 chez moi il fait 22 ° à 1300 m !
    et si la vie n’est qu’un concours, une quête d’approbation dans le regard des autres je trouve ça c’est très triste …ou j’ai mal saisi ton humour 😉
    Bel après midi printanier Polina

  13. Sinon, ton don de mettre le doigt pile là ou il faut, c’est de l’inné ou de l’acquis? Moi, j’aime mon avoine quotidien, la surenchère a tendance à gâter sa qualité. A chaque jour suffit sa peine, comme on dit.

  14. Quelle pêche ! Après avoir lu ton article, on n’a pas le droit de ne pas foncer… Petite pensée à méditer : Si on devait apprendre à marcher à l’âge d’adulte, combien d’entre nous n’oseraient plus se dresser après être tombés ? Bonne soirée Polina 🙂

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