Le moral au beau fixe

le moral au beau fixe« Vieilles douleurs, pluie de malheur », disait-on autrefois en guise de prévision météo. Comme tombée du ciel, notre humeur semble elle aussi sujette aux aléas climatiques, le moral au beau fixe virant gris au moindre nuage à l’horizon. Si le concept même de météo dépendance me laissait jusqu’ici dans une incompréhension totale, mon arrivée à Paris a changé la donne de manière radicale. Tornade assurée, face à laquelle les réserves en vitamine D ne font pas long feu: rien d’étonnant lorsque la dépression saisonnière s’éternise toute l’année, à l’exception de quelques rares éclaircies.

Un rayon de soleil ? Et la ville entière se sent revivre d’un coup, troquant « le syndrome du lundi matin » contre un réveil 100% Ricoré. Deux jours plus tard, une simple averse suffit pour faire pleuvoir plus d’insultes que de cordes, surtout lors des divers accrochages entre parapluies interposés. « La goutte de trop », dira-t-on. Quand depuis des siècles les hommes tentent d’anticiper les caprices célestes, jamais le sujet n’avait tant monopolisé les conversations qu’aujourd’hui : chaque soir, nous voilà pendus aux lèvres du grand gourou des « normales saisonnières», croisant les doigts pour qu’aucune intempérie ne vienne déroger à la règle. Printemps pluvieux, été pourri, canicule à l’horizon passé les 30 degrés : de la frustration chronique à l’exutoire aux angoisses, qu’importe le prétexte puisqu’il s’agit de râler. Juste ciel ! À force de pester moi-même contre le micro-climat parisien, je me retrouve à devoir subir mon humeur massacrante en plus du sale temps. Double peine. Si la misère est bien moins pénible au soleil, il ne tient qu’à nous de trouver d’autres sources de réconfort en son absence. Quitte à porter un teint qui ferait pâlir d’envie Dracula en personne, autant que cette blancheur soit aussi celle d’un sourire éclatant.

63 réflexions sur « Le moral au beau fixe »

  1. Ahah quel joli billet.
    Et cette métaphore entre le mauvais temps et nos problèmes personnels est très juste je trouve.
    Je me souviens d’une amie qui ne parlait que de la pluie et du beau temps, et dont chaque sortie ou activité en dépendaient. À force, nous l’appelions madame météo; c’était notre Délhiat à nous.
    J’en parle au passé mais en fait, elle n’a (presque) pas changé. Sauf que maintenant, elle vit à Bordeaux, et non plus à Paris. Du coup, les vagues de l’océan ont un peu balayé les nuages parisiens de ses discussions.
    Paris auraient-elle signé un pacte avec les psy pour que nous fassions marcher leur business?!

  2. Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, que le soleil brille par son absence (ou non) la vie prend chaque jour une tournure différente en fonction des éléments. Notre environnement peut se transformer en un endroit magique sublimé par un ciel menaçant ou inondé d’une lumière quasi divine. Bref la météo capricieuse peut inscrire sur nos visages un sourire admiratif qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, que le soleil brille…

  3. Ah le soleil, il se fait désirer en région parisienne à tel point que l’on se demande  » ou est l’été ? ».
    Heureusement que je reviens de quelques jours de vacances dans le Sud sinon je serais restée en mode Dracula pour le coup !
    Je te souhaite un bon weekend 🙂

  4. Quand on vit toute l’année dans la grisaille, qu’on ne part pas en vacances faute de moyens, avoir du soleil pendant les mois d’été est quelque chose de très attendu. Alors lorsque les rayons se font attendre, oui, on fait grise mine… 😉
    Mois de juillet pourri, août commence un peu mieux, j’ose espérer pouvoir sortir sans pull demain. ^_^

  5. Il est vrai que la météo nous tient de plus en plus en haleine pour organiser notre quotidien!
    A chaque temps, il suffit de l’utiliser à bon escient pour profiter de la journée. Cela évitera de râler au moindre nuage provocateur! Un peu d’imagination est nécessaire pour braver une météo bien capricieuse.

  6. Lorsque je vivais à Paris, j’attendais le soleil comme un sauveur et depuis que je vis dans des régions chaudes et ensoleillées, je guette la moindre goutte de pluie… La preuve que, peu importe où nous vivons, nous ne serons jamais satisfaits 😉

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